- Les habitants de Nazareth parlent de Jésus comme du « fils du charpentier », du fils de Joseph » ou du « fils de Marie », et évoquent ses « frères et soeurs ». Par Marc, nous savons même les noms de ces « frères » : Jacques, José, Jude et Simon – ce qu’on retrouve parmi les premiers croyants (Actes 1,14 : 1 Co 9, 5). Qu’en est-il au juste ?
- De la phrase de Matthieu : « Il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eut enfanté un fils » (1,25), on ne peut rien conclure. Matthieu affirme la conception de Jésus sans la participation de Joseph : il ne dit rien de l’existence ou non de relations conjugales après cette naissance.
- Les langues sémitiques ne possédant pas de mot pour dire le « cousin », assimilé à un frère, les traducteurs grecs peuvent fort bien avoir gardé le terme de frère là où il aurait été plus juste de distinguer. On a pensé aussi qu’il s’agissait d’enfants d’un premier mariage de Joseph, que l’on vieillit pour les besoins de la cause (son vieil âge rendant plus vraisemblable son continence)…
- Une seule chose est sûre : la Tradition a très tôt affirmé la virginité perpétuelle de Marie (admise par les catholiques et les orthodoxes, rejetée par les protestants). La question peut paraître secondaire à beaucoup de chrétiens aujourd’hui. Constatons seulement que l’Eglise a proclamé la conception virginale de Jésus comme une expression de la réalité de l’Incarnation et comme le signe évident de la filiation divine.
- Affirmer la virginité de Marie, ce n’est donc pas mépriser les relations charnelles, entre époux. C’est reconnaître que Marie, mère de Jésus, donc « mère de Dieu », était tout entière orientée vers le Royaume, vers le monde nouveau. Et, dans le quotidien, vers l’éducation de Jésus. Dans cette logique, il peut convenir que Marie n’ait pas donné de frères et sœurs à Jésus.