La Pâque de l’été. C’est parfois ainsi que l’on appelle la fête de l’ASSOMPTION, non sans quelque abus de langage. Mais, en toute hypothèse, il paraît bon et sain de lier une telle fête de Marie à la Pâque du Christ.
La raison en est simple. L’Assomption de Marie est un fruit, le fruit le plus direct et le plus immédiat de la Résurrection. Jésus Ressuscité va entraîner dans son sillage l’humanité entière. Il est normal de croire que la première bénéficiaire est celle qui a » fourni » au Verbe de Dieu son humanité singulière. Une fois de plus, Marie est située en vérité, non pas comme la Femme ou la Mère (avec majuscules), appellations trop abstraites, mais comme celle qui a donné naissance à jésus: la mère de Jésus et par là même la mère de tout ce qu’il est, y compris son identité dé Fils de Dieu.
Le 15 août est une sorte de première illustration des fruits de la Résurrection dans le monde des humains. On n’a pas besoin pour cela de conférer à Marie des titres qui risquent de la défigurer, en croyant l’honorer. C’est par exemple le cas du titre de médiatrice, qui laisserait croire que Marie est divine, une déesse incarnée. Seul jésus est Médiateur, puisque seul il est Dieu et homme.
Mais la lumière qui nous vient de l’Assomption pourrait être décrite de la façon suivante. Nous ne fêtons pas le triomphe de la Vie sur la mort, c’est déjà fait en Jésus, c’est le mystère de Pâques. Mais nous fêtons la lumière irradiée de ce mystère sur l’humanité, sur l’Eglise, sur cette Femme pleine de soleil qui met au monde l’Enfant menacé par le Dragon (rappelez-vous la tapisserie de Lurçat, au plateau d’Assy).
Nous fêtons la coopération indispensable et nécessaire de la créature au don radical de la grâce réalisé en jésus. Marie ne remplace pas le Sauveur; elle ne le relaye pas. C’est le Sauveur qui nous conduit à elle. Si tout vient de Dieu, si tout est accompli en Christ, il faut encore que ce don soit accueilli par l’homme. Marie est ici le symbole de l’humanité graciée, qui collabore à l’Humanité glorieuse de jésus.
Ne l’a-t-elle pas dit elle-même : je suis la servante du Seigneur, Qu’il me soit fait selon sa parole.
Henri DENIS, 100 mots pour dire la foi, DDB.