À l’occasion d’un micro-trottoir, tentons d’imaginer notre réponse à la question : « Pour vous, l’Église c’est quoi ? » « L’église, c’est un bâtiment » ou encore « une institution qui vieillit mal, une hiérarchie souvent prise en défaut ». À moins que nous préférions rejoindre le rang des « sans opinions » et passer notre chemin. Lequel d’entre nous oserait s’écrier face à une caméra : « l’Église, c’est le Corps du Christ ! » Cette image surprenante s’éclaire à la lumière de la parabole du grain jeté en terre, une histoire née de l’observation émerveillée de la nature par un paysan galiléen. Enfoui dans la terre, un grain de blé meurt. De sa mort jaillit une vie multipliée par dix, trente, cinquante, cent. Le Fils unique lui aussi est mort seul, le Père l’a ressuscité en multitude.
Le Christ, Tête d’un Corps aux dimensions de l’humanité, l’entraîne à renaître par le bain du baptême et la Parole de vie. Ce Corps, c’est moi, c’est toi, le clochard qui fait la manche à la sortie de la messe, appelés à la Vie éternelle dans le sillage du Premier-né d’entre les morts. Cette « Église-Espérance » faite de médiocres et de saints, Jésus l’a aimée passionnément. Il voulait se la présenter à lui-même, resplendissante, sans tâche, ni ride, ni défaut ; il la voulait sainte et irréprochable, nous donnant ainsi la mesure de l’Alliance rêvée par Dieu depuis la création du premier couple humain à son image et à sa ressemblance. Oui, il est très bon et beau l’amour qui unit un homme à sa femme et la femme à son époux ! Ce mystère est grand, je le dis en pensant au Christ et à l’Église….