Il n’y a pas si longtemps que les chrétiens se sentaient obligés de se composer une mine défaite : à la tristesse de leurs traits on jugeait, pensaient-ils, de leur compassion pour le Crucifié, et donc de la grandeur de leur foi. Au passage, ils faisaient fi de la Résurrection, et ils négligeaient toutes les paraboles nous enseignant que le Royaume est déjà en germe sur la terre. Question d’éducation, et de contexte. Mais nous n’en sommes plus là.
Et c’est fête aujourd’hui ! Qu’on se le dise : les chrétiens ont le droit d’être heureux, et de le montrer ! Ils en ont même le devoir, puisqu’ils doivent annoncer au monde l’Evangile, littéralement « Bonne Nouvelle ». La fête de la Toussaint nous provoque à cette conversion : vivre en croyants heureux, et donner le témoignage d’un christianisme qui rend heureux.
Il est urgent d’être cohérent entre la Parole annoncée et la vie menée, entre l’amour du Christ pour nous et ce à quoi nous invitons les autres, entre nos choix de vie et les fruits que nous en espérons. Si vraiment le Christ nous fait vivre, cela ne doit-il pas se voir ? Si nous l’avons un jour connu, rencontré, choisi, aimé, nous est-il difficile d’en parler ? Si son amour nous rend heureux, n’avons-nous pas le désir de la faire connaître autour de nous ?