Si vous montrez par votre patience que tout être humain est en devenir
On dit volontiers en Charolais – et pourquoi pas ailleurs – qu’il ne faut pas tirer sur l’herbe pour la faire pousser. C’est la force des expressions proverbiales de nous laisser le choix de les entendre sous différents modes : sagesse, résignation, émerveillement, reproche amusé, humour…
Jusqu’à quel point chacun de nous est-il/elle l’image de son frère ? Nous serions ainsi invités à ne pas nous maltraiter, autrement dit à nous aimer nous-même, aussi bien dans ce qui nous arrange qu’en ce qui nous dérange, sans chercher à nous faire la leçon au nom de quelque expérience que ce soit.
Invités dès lors à toutes les formes du dialogue, à la juste distance qui dit la sympathie et le respect, la disponibilité à l’autre qui n’importe pas sa présence.
Invités à ce que ce soit toujours l’autre, si tel est son désir et sa faim, qui donne du sens à ce signe que nous pourrions être pour lui.
Invités à une patience active qui est déjà un accueil, un engagement de soi dans la confiance que l’autre me fera si tel est son souhait ou sa demande.
« C’est donc si difficile d’être un homme, quelqu’un qui va à la vérité sans vouloir savoir si elle l’arrange ou si elle le dérange ! »