par Jean-Marie Bedez
Noël dans nos contrées est et reste une fête familiale. À cause de cela, cette fête fut peut-être occasion de souffrances et de larmes dans les familles déchirées par la mort ou la séparation… Dans nos crèches, autour de l’enfant Jésus, il y a toujours Marie et Joseph qui ont une place à part parmi les autres personnages. Jésus, Marie, Joseph : la sainte famille.
L’évangile de ce jour – soulignons-le d’abord – ne veut pas raconter l’histoire de cette sainte faille d’une manière journalistique. Sa portée est théologique : montrer la place de Jésus dans l’histoire d’Israël et dans l’histoire du monde. Mais puise que nous fêtons aujourd’hui la sainte famille et que l’oraison nous la donne en exemple, tirons des textes de ce jour un tas de bonnes choses pour nous et nos familles !
Le rôle des parents d’abord auprès des touts petits. Il est fondamental au sens qu’il donne à l’enfant les fondements de sa vie future… et d’abord la sécurité. Elle est le fruit de la présence, de l’intimité et de la tendresse entre la mère et l’enfant.
L’expression revient quatre fois dans l’évangile qui inverse les mots et dit : “l’enfant et sa mère”, car l’accent est mis sur Jésus. Merci les mamans !
La sécurité fondamentale du petit enfant est assurée conjointement par le père. Joseph met Jésus au monde en lui donnant une place dans le monde et un monde souvent hostile. Le rôle du père se traduit en des verbes tels que : “lève-toi, prends l’enfant et la mère, va en Égypte”, “reste”, “reviens”… Joseph obéit à Dieu mais cela ne le dispense pas de sa propre réflexion et de son propre choix : c’est parce qu’il se méfie d’Hérode, qu’il choisit de se retirer en Galilée dans un village devenu célèbre depuis : Nazareth ! Debout et merci les papas !
Le rôle fondamental des parents auprès des enfants doit nous pousser à aider de toutes nos forces les nombreuses familles monoparentales de notre époque. Reconnaître l’importance pour les enfants du père et de la mère devrait aider aussi les couples en difficultés et les aider parfois à surmonter de réelles et profondes difficultés conjugales. Cela doit interroger aussi l’église sur son attitude vis-à-vis des divorcés. La loi divine, expression de l’amour divin, ne doit-elle pas rester au service des couples, des divorcés et des enfants ?
Les conditions modernes de vie : individualisme, brassage des personnes, anonymat, fragilisent la vie de couple et rendent plus difficile la fidélité. Dans sa lettre aux Colossiens, St Paul, lui, nous indique le chemin du vivre ensemble. Ses conseils prennent toute leur pertinence pour une vie de couple épanouie : “revêtez votre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience”. Il faut méditer ces mots, en savourer la richesse, les graver dans notre cœur, les traduire dans notre agir. “Supportez-vous mutuellement” dit-il encore. Porter ensemble les difficultés de la vie ; ça les soulage. Mais parfois aussi il faut porter l’autre qui faiblit, tombe… et il peut être si lourd et il peut mettre si longtemps à se remettre debout et à marcher à nouveau par lui-même !! Enfin : “pardonnez si vous avez des reproches à vous faire”. Que celui qui est sans reproche lève la main ! Dans les pardons petits et grands ont place dans une vie de couple. Dans le Notre Père ils viennent juste après le pain quotidien ! Tous ces conseils se résument en celui-ci : qu’il y ait de l’amour entre vous !
St Paul hier, l’Église aujourd’hui, parlent à des chrétiens, à ceux donc qui se veulent disciples de Jésus. Voilà pourquoi ils nous rappellent la source de l’amour. D’abord et gratuitement, nous avons été et nous sommes aimés. Nous sommes, et souvent, pardonnés par ce Dieu que Jean appelle l’Amour. Alors nous conseille-t-il : restez branchés sur la source ! Place fondamentale de la prière personnelle, de couple, de famille… Nos enfants nous entendent-ils souvent chanter, chanter des psaumes ou de libres louanges ? Place aussi à l’éducation religieuse. Avons-nous le souci de nous instruire c’est-à-dire d’échanger nos questions, nos recherches, nos découvertes ? Cherchons-nous sans cesse les paroles ou les gestes qui nous permettent d’avancer ? Restons branchés sur l’Amour !
C’est l’amour aussi qui nous guidera dans notre conduite vis-à-vis de nos vieux parents. Chercher ensemble comment les soutenir quand leur corps ou leur esprit défaille (oh maladie d’Alzheimer). Le problème peut être crucifiant quand les parents encore alors que leurs enfants sont eux-mêmes des seniors. Chercher avec eux, en famille, avec les médecins spécialisés, quelles sont les solutions les plus dignes pour eux, les plus adaptées pour nous, les meilleures pour tous.
L’homme est la seule créature capable de se retourner vers sa source pour lui dire : “merci”. Les hommes ont inventé la tendresse et la fidélité qui les font humains.
L’Amour en s’incarnant nous permet de sauver nos amours humaines.
Merci Pascal pour ce magnifique texte (conseils de Saint Paul) qui nous rappelle l’essentiel : aimer