CE QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME nous met en réflexion sur notre manière de voir les personnes et les événements. Une invitation à réajuster notre vue sur les projets de Dieu en nous et autour de nous. Dès la première lecture, il est frappant de remarquer le regard de Dieu sur l’homme « qui ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence mais le Seigneur, regarde le coeur ». Samuel, dans une inlassable patience, cherche celui à qui il va donner l’onction de la part de Dieu. Naturellement, personne ne pense à David, le plus jeune de la fratrie entrain de garder les bêtes. Personne ne l’imagine roi d’Israël… D’ailleurs, à l’arrivée de Samuel, on ne pense même pas à l’appeler. Pourtant, Dieu a d’autres vues.
Dans l’évangile, il en est de même quand les disciples interrogent le Christ sur l’aveuglement de cet homme dont on ne connaît pas le nom. A-t-il une maladie de naissance? Est-ce la conséquence de son péché que Dieu aurait punie ? Ou bien, la faute serait-elle imputable à ses parents ? Nous sentons par-delà ces questions, combien demeurent les traces d’anciennes croyances qui laissaient penser que la maladie était le fruit du péché.
Jésus va laisser à leur enquête ceux qui se croient plus à même de comprendre la maladie et la guérison miraculeuse qu’il vient d’opérer chez cet homme. Pour lui, l’aveuglement de ce dernier et sa vue recouvrée doivent éclairer tous les aveuglements, tous nos aveuglements. À quelques jours de Pâques, laissons-le, lui, la lumière du monde, agir en nous. Qu’il vienne toucher les yeux de notre coeur et nous aider, comme cet homme à proclamer : « Je crois, Seigneur » au-delà de toutes mes peurs !