Lazare, l’homme, l’ami. Tant de forces de mort sont à l’oeuvre aujourd’hui. Et chacun réagit.
II y a ceux et celles qui estiment plus prudent de ne pas réagir. « Les Juifs, tout récemment, voulaient te lapider et tu retournes là-bas ? » D’ailleurs, est-il si sûr que l’Évangile veuille conduire l’homme à se battre contre les injustices, les forces d’oppression, ce qui écrase l’homme ? Et pour sa liberté, le respect de ses droits ? Mieux vaut se résigner, patienter et prier. En présence de Jésus, heureusement, on change : « Allons-y, dit Thomas, et mourons avec lui. »
II y avait ceux et celles qui mettent Dieu en jeu. « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort », dit chacune des soeurs de Lazare. Scandale de la mort qui frappe l’homme innocent. Scandale de ceux et celles qui cachent derrière Dieu leur propre inertie. Scandale des religions incapables de pousser un cri qui serait commun, un cri qui serait pour l’homme. En présence de Jésus, heureusement, on change : « Tout ce que tu lui demanderas, Dieu te l’accordera. »
Et il y a Jésus. Qui tremble d’émotion. Qui pleure l’ami parti. Qui réconforte ses soeurs. Qui ne peut supporter que l’homme meure ainsi. Qui ne supporte pas cette mort qui sent mauvais, pour que quatre jours suffisent. « II sent déjà », dit Marthe. Et qu’on roule la pierre qui tient l’homme prisonnier. Qu’on ôte le suaire qui l’empêche de voir clair, qui l’empêche de parler. Qu’on enlève les bandelettes qui l’empêchent de marcher. Et qu’on le laisse aller. En présence de Jésus, heureusement, tout change :
l’homme se met debout, il est libre, il vit.