Lorsque je dis à quelqu’un : « Je te donne ma parole », je suis tout entier engagé en celle-ci. Ma parole demeure dans le cœur de mon interlocuteur comme une certitude de ce que j’ai promis. Elle me rend présent à l’autre et est pleine de l’esprit dans laquelle je l’ai prononcée. Je demeure cependant qui je suis, sans être diminué en rien ni changé par le don de ma parole. Mais je suis engagé par le don que j’ai fait. Dieu nous donne sa Parole. Elle est déjà présente dans les prophètes (He 1, 1), elle se trouve désormais irrévocablement donnée en Jésus. Il est en lui-même la parole du Père, le Verbe fait chair. Le Christ Jésus habite en nos coeurs par la foi, nous dit saint Paul (Ep 3, 17). C’est-à-dire qu’il demeure en nos coeurs comme la certitude de ce que Dieu a promis. Et par cette Parole remplie de l’Esprit dans lequel elle a été prononcée, Dieu tout entier est rendu présent à nos vies. Le mystère de la Sainte Trinité est le mystère d’un Dieu qui parle. Le Verbe qu’il engendre est son image. Ce Verbe est plein de l’Esprit dans lequel le Parlant engendre sa Parole. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » « Je te donne ma Parole, dit Dieu ; tu peux la croire. Elle porte en elle l’Esprit qui est le mien. Elle déploiera en toi sa puissance si tu la laisses être en toi ma Parole vivante et non une lettre morte… » Le Samedi saint, le Verbe de Dieu est entré dans le silence. Au matin de Pâques, toujours dans le même Esprit, il est suscité à nouveau, (re) suscité, parlant plus fort que le silence. Dans le mystère pascal, la Trinité se dévoile, vie éternelle.
cela porte à la réflexion
Un amour trinitaire
Les textes proposés en cette fête de la Sainte Trinité nous confrontent à une évidence : Dieu « transcende toute connaissance » (Grégoire de Nysse). Mais ne nous invitent- ils pas, également, à « entrevoir » ce que Dieu est en lui-même à partir de ce qu’il est pour nous ? Notre existence, l’alliance et ses renouvellements nous manifestant que Dieu est « tendresse et pitié, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » (Ex 34). Une révélation que Jésus porte à son accomplissement en nous révélant le visage de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, c’est-à-dire « une communauté indivise…, un mystère ineffable de communion et de distinction » (Basile). Chacun, en effet, n’a-t-il pas son rôle spécifique dans l’histoire du salut et son caractère propre en Dieu ? Ce que nous suggère Paul, associant la grâce à Jésus, l’amour au Père et la communion à l’Esprit.
Quant à l’évangile, il s’arrête sur l’œuvre respective du Père et du Fils à notre “ égard. Le terme grec choisi pour parler de l’amour de Dieu connote un amour gratuit, généreux, fait de prévenance mais aussi de respect, qui ne peut que se manifester en paroles et en actes. Or la preuve par excellence de l’amour de Dieu pour nous, n’est-elle pas le don du « Fils unique » ? Une expression propre à Jean pour parler de Jésus et assez rare pour attirer l’attention. Ne met-elle pas en effet l’accent sur ce qu’un père a de plus cher (Jg 11,34 ; Gn 22; Jr 6, 26) ?
Et si l’Esprit n’est pas nommé, sa présence n’en est pas moins perceptible car, sans lui, les dons de Dieu nous resteraient extérieurs et nous ne pourrions participer à la vie divine. Alors, pour le connaître un jour pleinement, ne nous refusons pas à Dieu, «éternelle communion d’amour» (Zundel) qui fait de nous «sa demeure» (Jn 14)!
Portons dans la prière Ste trinité
Nous connaissons encore si peu le Seigneur, mais il est une chose dont nous pouvons être certains c’est qu’il nous aime et écoute notre prière. De tout notre cœur exprimons lui nos intentions.
La famille est la plus belle image humaine de Dieu.
Pour que nos familles se réalisent dans le respect des diversités,
dans le don réciproque
et dans une communion qui s’épanouit en toute liberté.
Prions au nom du Père, du Fils et du St Esprit.
Au cœur de nos vies, laissons le Père aimer le Fils en chaque frère et sœur
qu’il nous est donné de rencontrer.
Habités par l’Esprit, laissons l’amour trinitaire aimer en nous et à travers nous.
Prions au nom du Père, du Fils et du St Esprit
Dans cette église qui nous rassemble chaque semaine,
présentons au Seigneur notre communauté.
Que par les liens qui se tissent entre nous, elle devienne icône vivante de la Trinité.
Prions au nom du Père, du Fils et du St Esprit
Dieu notre Père, exauce la prière que ton Esprit met sur nos lèvres et exauce-nous par Jésus ton Fils bien-aimé. Amen.
Dieu est Amour
Dieu a tant aimé le monde…
Dieu est amour! (I |n 4, 8).
La Bible donne de nombreux noms à Dieu;
ils nous font entrevoir un aspect de ton mystère, Seigneur.
L’apôtre Jean, lui, nous emmène au cœur du sujet en écrivant ce simple mot:
Dieu est amour…
Cet insondable mystère d’amour, tu viens le révéler… et nous y entraîner.
Tu nous parles de ton Père,
ce Père qui t’aime et qui a tout remis en tes mains (Jn 3, 35)…
ce Père que tu aimes en retour et auquel tu montres ton amour
en faisant toujours ce qui lui plaît (jn 8, 29).
Envoyé par lui, tu es venu pour nous faire partager ton amour,
nous aider à aimer,
nous aider à réaliser le projet du Créateur:
vivre dans l’amitié avec Celui qui nous a fait à son image
et nous a donné un cœur pour aimer…
Si le péché a fait de nous un peuple à la tête dure, au cœur de pierre…
Dieu, lui, ne change pas: |e suis le Seigneur, tendre et miséricordieux,
lent à la colère, plein d’amour et de fidélité (Ex 34, 6).
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…
Il avait multiplié ses messagers, les prophètes, souvent sans résultat… Alors il prend le moyen radical : il t’envoie, toi Jésus, il donne son Fils. Il t’abandonne entre nos mains :
depuis le nouveau-né dans les bras de Marie à ta naissance… jusqu’au condamné livré aux mains des bourreaux sur le Calvaire, tu as été le messager de l’amour de Dieu pour nous.
Tu es le bon pasteur, allant jusqu’à donner ta vie pour sauver le troupeau.
Tu te fais notre serviteur…
Tu te fais le Pain donné en nourriture
pour que nous ayons la vie en plénitude,
pour que l’amour remplisse nos cœurs…
Merci, Seigneur, pour ce Pain vivant qui donne la vie, la Vie divine. Toi qui as dit : celui qui me mange vivra par moi, fais nous devenir amour, comme toi tu es amour.
Credo Sainte trinité
Je crois en Dieu Père,
Il a créé le monde et tout ce qu’il renferme.
Ce monde est un cadeau
qu’il nous faut gérer pour le bien de toute l’humanité
d’aujourd’hui et de demain.
Je crois en Jésus Christ,
qui nous révèle le mystère de Dieu
et nous montre la tendresse du Père.
C’est lui qui nous précède
dans notre vie de ressuscité.
Je crois en l’Esprit Saint,
Il est le lien d’amour qui unifie le Père et le Fils.
Il nous ouvre la porte
et nous introduit au cœur même de leur divinité.
Je crois à l’Eglise,
lorsqu’en nous apprenant à devenir plus humain,
elle nous aide à devenir de plus en plus « filles et fils de Dieu ».
Dieu Père, Fils et Esprit
Le baiser de paix
- J’apprends en écoutant le passage de la lettre aux Corinthiens de ce dimanche, que le baiser de paix est une grande tradition dans l’Eglise.
- Oui. Alors que l’on croit que c’est une invention liturgique de Vatican II ! Dès le début de l’Eglise, de fait, les chrétiens faisaient ce geste d’amitié. On peut même penser qu’il s’agissait d‘une bonne embrassade.
- C’est pour cela que les charismatiques s’étreignent si fort ! Un retour aux sources.
- Question de culture, surtout. C’est sûr que dans nos assemblées, cette salutation fraternelle manque parfois singulièrement de chaleur.
- Pas étonnant, quand il s’agit de saluer un voisin qu’on ne connaît pas, et qui ne manifeste guère l’envie de se tourner vers vous.
- Mais justement, c’est aussi l’occasion de se tourner vers lui, de lui montrer qu’on reconnaît son existence. L’Eglise est une communauté, nous ne pouvons pas l’oublier… A travers cette poignée de main, nous signifions la communion fraternelle avant la communion eucharistique.
- Mon voisin comme représentant de tous mes frères, en somme.
- Oui. D’ailleurs Jésus avait demandé d’aller d’abord se réconcilier avec son frère, avant d’aller déposer son offrande.
- D’est vrai que cela ne peut pas faire de mal, de toutes façons, de se souhaiter la paix.
- D’autant que, selon la tradition biblique, le mot « paix » exprime non seulement la vie en bonne entente, mais le souhait du bonheur. Et que Jésus nous a demandé d’être des « artisans de paix ».
L’Evangile est « la bonne nouvelle de la paix ».
Va pour le geste de paix ! A nous d’y mettre plus de chaleur. Et si nous le placions au début de la messe ?
Un Dieu de tendresse et de pitié
Dieu, un nom qui ne dit plus tien…
Dieu. Un nom qui ne dit plus rien à la plupart des hommes et des femmes de ce temps, et notamment des jeunes. Comme venu du passé, des temps les plus lointains. Un Dieu qui serait tout mais ne serait personne. Une sorte de force qui dominerait le monde. Un Dieu utilisé pour faire régner l’ordre : gare au juge suprême. Parfois appelé « bon Dieu », comme pour rectifier. Parfois utilisé et mis à leur service par les pires fanatiques de toutes les religions. Parfois accaparé par certains qui se disent en relation directe. « Nul ne l’a jamais vu », disait de lui Jésus. Un Dieu à toutes les sauces, parce que sans visage.
Mais un jour, vint un homme, dans ce monde, chez nous. Un homme à part entière. A la peau basanée comme les gens de son pays. Aux mains de charpentier, comme un bon ouvrier. Et au coeur grand comme ça. Cet homme avait un nom: il s’appelait Jésus. II avait une famille, des racines, un village. Et un jour, il partit à la rencontre des hommes et des femmes de son temps. Surtout des plus petits, des malades, des rejetés, des pécheurs, des enfants. « Mes frères », disait-il. Et il nous a appris que Dieu avait un nom et qu’il s’appelait Père. Qu’il avait son visage. Un beau visage d’homme.
Et alors, animés du souffle de son Esprit, il nous faudrait, chaque jour, chercher à le trouver chez les hommes et les femmes, nos frères et nos soeurs. Nous le verrions à l’oeuvre, relevant, défendant les blessés de la vie, ramenant les exclus, se rangeant du côté de ceux que l’on méprise, de ceux que l’on condamne au nom même de Dieu. Et nous découvririons que Dieu est bien quelqu’un. Qui est toujours pour l’homme, et jamais contre lui. Et qu’il a un visage. Un beau visage de Dieu.
Pour introduire les lectures Sainte Trinité
1ère lecture : Ex. 34,4-6,8-9 : Le Dieu de tendresse
Dans ce texte de l’Exode, Dieu se fait connaître à Moïse, et, par lui, au peuple hébreu, comme un Dieu plein de tendresse et de miséricorde.
2ème lecture : 2 Cor 13,11-13 : Dans l’amour trinitaire
L’Apôtre Paul invite ses correspondants, les Corinthiens, à la joie, une joie qu’il fonde sur la richesse des dons spirituels qui découlent surabondamment du Mystère de la Trinité.
3ème lecture : Jn. 3,16-18 : Dieu a tant aimé les monde !
Dieu est Amour ! La plus grande preuve qu’il nous en donne, au dire même de son Fils, le Christ Jésus, c’est qu’il l’a envoyé sur la terre pour sauver les hommes.