Le site de l' abbé Pascal

0SERAIT‑ON PARLER d’amour si quelqu’un ne savait que s’aimer lui‑même? Si Dieu était seul, isolé dans une lointaine majesté,‑com­ment serait‑il le Dieu d’amour? Je me souviens du cri de joie d’une catéchu­mène découvrant le mystère de la Sainte Trinité, alors qu’elle peinait devant des choses apparemment plus simples: là, dit‑elle, tout s’est éclairé; j’ai compris que Dieu est Amour, que je suis aimée!

Dans sa lettré aux Romains, Paul résume bien cela: dans le Christ et avec lui, nous sommes fils de Dieu et c’est l’Esprit qui nous l’apprend et nous rend capables de regarder Dieu pour lui dire: Père.

Dieu, la vie qui sans cesse se répand, Dieu, la vie qui se donne et qui purifie, Dieu, l’amour sans limites… Dieu, Père, Fils et Esprit! Trois personnes pour un Dieu unique, trois façons pour Dieu de donner et de se donner.

Bien sûr, la logique humaine a du mal à aller jusque‑là: un seul Dieu, trois per­sonnes. Tout ne s’explique pas par le seul raisonnement. Saint Thomas d’Aquin, qui a si bien écrit sur Dieu, disait au soir de sa vie qu’il n’y avait pas de meilleure école que la contem­plation du crucifix. Et pour comprendre la Trinité, je pense moins aux bancs du séminaire qu’aux genoux de ma mère quand elle m’apprenait tout simple­ment le signe de la croix. Tout y est dit: Dieu en trois personnes, la vie offerte, la vie donnée, l’amour infini de Dieu… Un beau signe de croix, fait avec foi, c’est la théologie à la portée de tous.